8 ans que je vis au Québec, 2 grossesses en hiver et 2 bébés portés en kangourous les hivers suivants, mettons que je m’étais plus ou moins organisée pour y échapper.
Or, maintenant que mon « petit dernier » a atteint l’âge vénérable des contradictions et des belles formules, il était temps pour moi d’admettre que je n’avais plus d’excuses. Alors, après avoir pris mes cliques à deux mains, mon courage et mes claques, j’ai décidé que j’allais me remettre au ski! 17 ans que je n’étais pas remontée sur des spatules et que je n’avais posé mon derrière sur un télésiège. J’ai entraîné mon amoureux dans l’aventure… courageuse oui, mais pas téméraire!
L’affaire a commencé par la Poubelle du ski. C’est déjà assez onéreux comme sport, hors de question d’acheter notre équipement. Nous l’avons loué. Après l’épreuve de se faire conseiller par un gars qui à la moitié de mon âge et qui n’a jamais skié sur des longs skis ni sans casque, nous sommes repartis avec tout ce qu’il faut pour dévaler les pistes (mais pas de casque, honte à nous!) Je suis pour ma part équipée d’une paire de jolis skis. Vu mon niveau, pas la peine de s’attarder sur le côté technique, l’esthétique suffira.
Vendredi, après avoir déposé les enfants dans leur lieu de villégiature respectif, nous sommes allés au Mont Saint-Bruno. Le ski exige de la souplesse, savez-vous? Essentiellement pour la partie d’habillement dans la voiture! Ensuite, eh bien voilà: la neige, le blanc, le froid et les pentes. Moi qui suis transie en permanence cette année, j’aurais pu choisir une activité plus réchauffante, comme la natation ou le sauna. (Comment ça, le sauna n’est pas une activité?). Mais non! Cela n’aurait pas été aussi épique. Le plaisir des doigts et des orteils gelés, c’est à vivre. Dans la descente, je me réchauffais. En remontant, j’avais l’étrange impression que mes orteils allaient se détacher un à un, puis que mes chaussures et mes skis allaient tomber, sans plus rien pour les retenir. Oh! la!la! Évidemment, une fois en haut, j’avais les jambes flageolantes, bien sûr.
Je n’ai jamais été une grande skieuse, mais me remettre au ski en commençant par le haut de la piste a été toute une épreuve. Je me serais bien vue sur la piste des petits, vous savez, celle où l’on accède par un tapis roulant. Finalement, je suis descendue, puis remontée. Plusieurs fois. Pendant une heure. Après, j’étais en hypoglycémie.
J’avoue, ce ne sont pas les pistes des Alpes. Celles du Mont Saint-Bruno sont plutôt l’équivalent (avec 20 degrés de moins au thermomètre) de celles de Lure, où j’ai appris à skier . Du coup, je me sentais quand même en confiance et j’admets que je me suis bien amusée. En plus, il faisait beau vendredi…
Je pense que je vais y retourner!