Paradis blanc

Il faut parfois faire des kilomètres pour trouver ce que l’on cherche.

Nous sommes allés en Mauritie, sur les berges du Lac Castor et nous avons été récompensés pour le détour.

Elle était là, blanche, douce, immaculée et naturelle. Il n’y avait qu’à se vautrer dedans.

Neige

Aimer l’été, c’est consensuel

Oiseau

Après des mois d’août et septembre caniculaires, nous sommes entrés dans l’automne. Comme ça, sans préavis. Oh! Il y avait bien eu un ou deux avertissements. Une ondée de fin de semaine. Les manches qui s’allongent. Les odeurs de taille-crayon et de rentrée scolaire. Les vols des outardes.

J’avais certainement fermé les yeux et les oreilles sur ces annonces. Alors me voici presque surprise de tenter réchauffer mes doigts après mon déplacement en vélo matinal. Le bout du nez gelé aussi, avec la goutte qui s’inviterait, si je la laissais faire! J’entends le chauffage se mettre en route et ne peut m’empêcher de me dire « déjà! ».

En même temps, comme je ne suis pas à une contradiction près, je me sens reconnaissante envers la nature de nous offrir ce répit automnal. Ces couleurs chatoyantes, ces odeurs de courge et d’épices qui réchauffent et même la buée sur les lunettes quand on vient de l’extérieur. Les envies de coin du feu et de châtaignes grillées. Ah! que j’aime cette saison!

J’aime aussi l’été, mais c’est consensuel d’aimer l’été. Tout le monde sait vanter les attraits de cette saison que l’on étale comme la crème solaire. Alors que l’automne! Les jours qui rapetissent. Le mercure qui a du plomb dans l’aile. Les journées humides qui s’enveloppent de brouillard. Une ambiance propice aux vampires et autres zombies. Franchement, imagineriez-vous Halloween en plein été? Cela n’aurait carrément pas le même effet!

Dilemme du dimanche matin

Nous sommes le 18 octobre. II est 7 h 25 du matin, il fait -4 et je m’apprête à faire une course de 10 km.

Dans l’énoncé ci-dessus, ce qui m’interpelle le plus, c’est la température. La dernière fois que je me suis entraînée, il y a 6 jours, il faisait 22! Je ne suis pas équipée pour courir dans le froid. Je n’ai aucune idée de comment je vais survivre!

Si je partais en randonnée, je mettrais un manteau et des grosses chaussettes. Mais là, courir en manteau? Et puis, mes grosses chaussettes ne rentrent pas dans mes chaussures de course! Ah, quel dilemme pour un dimanche matin. Il faut vraiment ne pas avoir de problèmes plus importants à gérer pour se mettre dans une situation pareille.

Tiens! C’est vrai, je N’AI PAS de problème plus important à gérer. La vie est belle. Je vais peut-être revenir avec des engelures et ce sera encore le problème le plus important que j’aurais à gérer! C’est « cool » finalement et c’est le cas de le dire, en plus.

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La créativité au service du social

Ce blogue était au départ destiné à accueillir les bonnes nouvelles du monde et finalement, je l’ai davantage utilisé pour voguer au gré de mon inspiration…

En tout cas, aujourd’hui, le 18 mars, j’ai décidé que je parlais de la créativité de quelqu’un d’autre, qui l’a mise au service des personnes démunies.

Véronika Scott, jeune femme extraordinaire de 25 ans, s’était donné comme défi, quand elle était étudiante au Collège de Détroit, de créer quelque chose qui répondrait à un vrai besoin de sa ville. L’itinérance étant un dossier majeur, puisqu’il touche un résident de Détroit sur 42, elle a décidé de s’y attaquer.

Elle a passé 5 mois à interroger des sans-abris et un jour, en observant deux personnes dans leur abri de fortune « maison », elle a imaginé un manteau convertible en sac de couchage. Visiblement, elle avait dû joué davantage avec des Transformers qu’avec des Barbies, quand elle était enfant…

Ce manteau révolutionnaire, utile à bien des égards, parce qu’il permet aussi aux personnes qui vivent en situation d’itinérance de rester indépendantes, a été fabriqué à plus de 10000 exemplaires par The Empowerment Plan, l’organisme sans but lucratif lancé par Veronika. Il a permis également à plusieurs personnes de sortir de la rue, comme les 17 couturières de l’organisme.

Il y a beaucoup d’idées géniales dans ce monde et j’aime quand elles viennent répondre à un besoin vital (ou plusieurs dans ce cas: dormir, au chaud, sans dépendre d’un foyer…) plutôt que créer un « besoin » vituel de plus dans la grande famille de ceux de la société de consommation…

 

Si les chats ont 9 vies (suite)

C’est la Journée de la femme. Les canettes aussi peuvent être féminines…(je m’excuse d’avance auprès de toutes les femmes qui défendent de vrais combats aujourd’hui).

Ensuite, j’ai brièvement été objet de convoitise dans l’armoire réfrigérée d’un hôtel de Cuba, devant laquelle les clients assoiffés s’arrêtaient un instant pour choisir celle qui aurait l’honneur de se glisser entre leurs doigts humides. Je sais que vous saisissez tout l’érotisme de cette phrase, c’est que moi, simple canette, j’ai eu des désirs aussi. L’un de ces clients m’a choisie, m’a décapsulée sans tendresse et m’a vidée de mon contenu. J’ai pu rester quelques minutes dans ses mains chaudes, avant d’être brutalement jetée dans la première poubelle venue.

Mais qu’est ski m’a pris?

ski (1)

8 ans que je vis au Québec, 2 grossesses en hiver et 2 bébés portés en kangourous les hivers suivants, mettons que je m’étais plus ou moins organisée pour y échapper.

Or, maintenant que mon « petit dernier » a atteint l’âge vénérable des contradictions et des belles formules, il était temps pour moi d’admettre que je n’avais plus d’excuses. Alors, après avoir pris mes cliques à deux mains, mon courage et mes claques, j’ai décidé que j’allais me remettre au ski! 17 ans que je n’étais pas remontée sur des spatules et que je n’avais posé mon derrière sur un télésiège. J’ai entraîné mon amoureux dans l’aventure… courageuse oui, mais pas téméraire!

L’affaire a commencé par la Poubelle du ski. C’est déjà assez onéreux comme sport, hors de question d’acheter notre équipement. Nous l’avons loué. Après l’épreuve de se faire conseiller par un gars qui à la moitié de mon âge et qui n’a jamais skié sur des longs skis ni sans casque, nous sommes repartis avec tout ce qu’il faut pour dévaler les pistes (mais pas de casque, honte à nous!) Je suis pour ma part équipée d’une paire de jolis skis. Vu mon niveau, pas la peine de s’attarder sur le côté technique, l’esthétique suffira.

Vendredi, après avoir déposé les enfants dans leur lieu de villégiature respectif, nous sommes allés au Mont Saint-Bruno. Le ski exige de la souplesse, savez-vous? Essentiellement pour la partie d’habillement dans la voiture! Ensuite, eh bien voilà: la neige, le blanc, le froid et les pentes. Moi qui suis transie en permanence cette année, j’aurais pu choisir une activité plus réchauffante, comme la natation ou le sauna. (Comment ça, le sauna n’est pas une activité?). Mais non! Cela n’aurait pas été aussi épique. Le plaisir des doigts et des orteils gelés, c’est à vivre. Dans la descente, je me réchauffais. En remontant, j’avais l’étrange impression que mes orteils allaient se détacher un à un, puis que mes chaussures et mes skis allaient tomber, sans plus rien pour les retenir. Oh! la!la! Évidemment, une fois en haut, j’avais les jambes flageolantes, bien sûr.

ski (2)

Je n’ai jamais été une grande skieuse, mais me remettre au ski en commençant par le haut de la piste a été toute une épreuve. Je me serais bien vue sur la piste des petits, vous savez, celle où l’on accède par un tapis roulant. Finalement, je suis descendue, puis remontée. Plusieurs fois. Pendant une heure. Après, j’étais en hypoglycémie.

J’avoue, ce ne sont pas les pistes des Alpes. Celles du Mont Saint-Bruno sont plutôt l’équivalent (avec 20 degrés de moins au thermomètre) de celles de Lure, où j’ai appris à skier . Du coup, je me sentais quand même en confiance et j’admets que je me suis bien amusée. En plus, il faisait beau vendredi…

ski (3)

Je pense que je vais y retourner!

Du gel à la pelle

Glace (2)

Il fait froid aujourd’hui
Il pèle
C’est un de ces jours précis
Où les poils du nez gèlent.

Je le mets justement dehors, mon nez
et l’expression prend tout son sens
car de mon harnachement de guerrier
C’est bien le seul qui dépasse

Mon acuité sensorielle
Semble réduite pour l’instant
À quelques parcelles
De peau pourtant cachées sous les vêtements

Puis mes yeux s’habituent
à la pâle luminosité
Je les plonge in situ
Dans les allées enneigées.

Mes pas crissent dans les traces
Laissées par le marcheur précédent.
Pas de réchauffement qui n’efface
Cette marque de prévenance, heureusement.

Elles guident mes pas puis mes pensées sur le fil
ténu de leur mélopée
Mais mon activité mentale est plutôt tranquille
Dans ce décor froid et enchanté.

Glace

Car dans cette symphonie de glaçons
C’est la nature qui donne le ton
Il n’y a qu’à s’asseoir – euh non!
Seulement marcher,
Regarder et respirer.

Larmes de glace, tentative de paix

Paix (2)

Au fond, une vague de froid
En surface, des larmes de glace.
Tout cède la place au désarroi,
Les tentatives de réchauffement sont inefficaces.

La journée a commencé dans le coaltar,
Avec une annonce de cauchemar,
Des inconnus sont morts assassinés,
Et je vis soudain une tristesse inexpliquée.

Deux jours après, ceux qui ont tué sont morts aussi,
Mais rien pour autant n’est fini.
Trop d’émotions partout non écoutées,
et multiples tentatives de les bâillonner.

Pourtant, la solution est en chacun de nous,
L’atteindrons-nous avant le chaos?
Lutterons-nous contre la guerre et les verrous,
Pour revenir à l’essence, sous les os?

L’empathie et la non-violence
Sont les seules garantes de la paix,
Et c’est en soi qu’elles commencent
Qu’il est bon de se le rappeler!