C’est une maison beige, accrochée sur la colline, certains y viennent à pied…et beaucoup en voiture. C’est une ferme provençale typique, avec ses pierres de Banon qui encerclent la cour, pour la protéger des rayons implacables du soleil. Là-bas, en été, il n’y a pas d’eau et même le soleil semble parfois souffrir de sa propre chaleur…Oh, ce n’est pas faute d’en avoir cherché, de l’eau. Les propriétaires de l’endroit ont engagé des sourciers et effectué des forages. Comme dans une reprise de « Manon des sources« , aucune source n’a fait entendre son glouglou salvateur. Cependant, les forages ont servi à l’installation de la géothermie, alors cette version-ci est plus gaie.
Je m’y rends habituellement en été, tous les deux ans. L’air fleure la lavande, pendant un peu plus d’un mois, dans un rayon de 30 kilomètres au moins. Les sons qui résonnent sont les bourdonnements des abeilles, le chant des grillons, parfois celui des cigales. Le paysage est aride, l’herbe, que l’on n’arrose pas, bien entendu, jaunie et parsemée de chardons. Le vacancier en sandales en fait rapidement les frais. La sensation des piquants dans les chevilles est gravée dans mes souvenirs d’enfance, comme celui des sauterelles qui semblent voler par milliers sur notre passage dans les prairies asséchées qui entourent la ferme. J’entends aussi la voix de ma grand-mère qui nous partageait sa grande sagesse dans son accent alsacien. « Araignée du matin, chagrin, araignée du soir, espoir… » J’ai transformé la comptine en « araignée du matin, entrain », comme ça, j’ai toujours une bonne raison de ne pas tuer ces petites bêtes quand j’en croise une au réveil.
C’est ici que j’ai passé mes 18 premiers Noëls, au moins. C’est d’ici que j’ai profité le plus souvent de la majesté du Mont Ventoux, même si je n’en avais pas conscience alors. C’est ici que j’ai tenu des poussins dans mes mains et que j’ai gambadé après les chèvres. Il y a bien longtemps que le troupeau a été vendu, mais il me semble que des âmes caprines habitent toujours l’endroit…
J’adore , en plus de sentir la lavande , je remonte le temps . Les vacances d’ete chez les grand parents a la ferme , que de souvenir me reviennent en tete .
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J’espère que ces derniers nous feront l’honneur de s’inviter dans l’un de tes prochains billets…
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Beaux souvenirs, très joliments mis en valeur.
… »le soleil semble parfois souffrir de sa propre chaleur.. » j’aime beaucoup ce que cette phrase évoque et la façon dont tu le dis me plais particulièrement 🙂
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Merci! La personnification des êtres inanimés, c’est un peu ma marque de fabrique, mais j’avoue que moi-même, je la trouve très parlante celle-ci!
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l’éducation par les paysages…:)
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…quand survient le souvenir…
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Je crois qu’il y a comme une volonté d’appeler le soleil, dont la chaleur est un peu loin des latitudes où je me trouve actuellement!
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Ca fleur bon … l’envie. 🙂
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Magnifique » petit Mont Ventoux bleu …… » comme dirait un certain petit caribou !!!
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Welcome back Nadine!
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